Le Massif du Barry, s’étendant sur les communes de Bollène, Saint-Restitut et Saint-Paul-Trois-Châteaux dans le sud-est de la France, constitue un site d’intérêt géologique majeur. Ce massif offre une vision unique sur des processus sédimentaires, tectoniques et paléontologiques qui se sont déroulés sur des millions d’années. Il illustre également l’interaction entre les activités humaines et les ressources naturelles, notamment à travers l’exploitation de sa pierre emblématique.
Le Massif du Barry s’inscrit dans le contexte plus large du bassin du Tricastin, situé entre la vallée du Rhône et le plateau du Vivarais. Cette région a été le théâtre de multiples transgressions marines et de dépôts sédimentaires depuis le Crétacé supérieur jusqu’au Miocène. Ces environnements, variant de plateaux marins peu profonds à des zones deltaïques et fluviales, ont permis l’accumulation de sédiments riches en carbonate et en silice, formant ainsi la base de la roche exploitable aujourd’hui.
Source :
Le Massif du Barry présente une stratigraphie complexe qui se décompose en plusieurs unités lithostratigraphiques :
Formation turonienne (Crétacé supérieur)
À la base du massif, des grès calcaires et des calcaires gréseux témoignent d’un environnement marin peu profond. Ces formations, riches en fossiles et en trace d’activité biotique, illustrent la transgression marine durant le Crétacé supérieur.
Dépôts de l’Éocène inférieur
Bien que moins documentés, ces dépôts indiquent une transition vers des environnements plus variés, où l’influence marine laisse progressivement place à des conditions continentales. Leur étude permet de comprendre les premières phases de sédimentation post-crétacée.
Molasse du Miocène (Burdigalien)
La couche la plus caractéristique du massif est celle de la molasse du Miocène, souvent appelée « pierre du Midi ». Formée entre environ 25 et 5 millions d’années, cette roche sédimentaire détritique résulte de l’accumulation de sédiments provenant de l’érosion des montagnes environnantes. Sa granulométrie fine, sa couleur blanche à légèrement verdâtre et son homogénéité en font un matériau de choix pour la construction.
Caractéristiques notables :
Source :
Le Massif du Barry n’est pas seulement le témoin des processus sédimentaires mais aussi des déformations tectoniques liées à l’orogenèse alpine. La région a subi plusieurs phases de compression et d’extension qui ont induit :
La formation de failles et de plis :
Les strates sédimentaires présentent des déformations observables en surface. Ces structures témoignent de l’impact de forces tectoniques, avec des phases de renforcement de la croûte terrestre dans la région méditerranéenne.
L’influence sur l’orientation des carrières :
L’agencement des veines et des plans de stratification a influencé les techniques d’extraction adoptées par les carriers, qui ont su adapter leurs méthodes aux structures géologiques.
Source :
Les formations sédimentaires du Massif du Barry recèlent une riche biodiversité fossile. Parmi les éléments retrouvés, on peut citer :
Mollusques marins et foraminifères :
Ces fossiles permettent de dater précisément les couches et de reconstituer les environnements de dépôt, confirmant l’origine marine de certaines formations turoniennes et miocènes.
Vestiges de faune benthique :
La présence d’espèces spécifiques contribue à l’identification des conditions paléoclimatiques et des variations du niveau de la mer au fil des éons.
Ces archives fossiles offrent une fenêtre sur le passé et permettent d’établir des corrélations stratigraphiques avec d’autres bassins méditerranéens.
Source :
La géologie du Massif du Barry a directement influencé son histoire économique. La molasse du Miocène, en particulier, a été exploitée depuis l’Antiquité.
La qualité exceptionnelle de la pierre, souvent appelée « pierre du Midi », a permis son utilisation dans des monuments prestigieux du sud-est de la France (théâtres romains, édifices publics, etc.) et même à l’étranger (par exemple, dans la construction de tunnels et infrastructures en Suisse et aux États-Unis).
Source :
Face à l’arrêt progressif de l’exploitation et à l’usure du temps, plusieurs initiatives locales et régionales se mobilisent pour :
Les universités et institutions géologiques de la région mènent des études approfondies sur la stratigraphie et la tectonique du massif. Ces recherches visent à mieux comprendre l’évolution de la région et à intégrer ces données dans des projets de valorisation touristique et éducative.
Source :
Le Massif du Barry se révèle être un laboratoire naturel exceptionnel qui permet d’étudier l’histoire géologique du sud-est de la France à travers la stratigraphie, la tectonique et la paléontologie. De la formation des sédiments marins du Crétacé à la molasse du Miocène, en passant par les déformations tectoniques de l’orogenèse alpine, chaque couche raconte une histoire de l’évolution de la Terre.
La valorisation et la préservation de ce patrimoine offrent non seulement des perspectives de recherche scientifique, mais également des opportunités éducatives et touristiques, permettant à chacun de mieux comprendre l’interaction entre nature et culture.
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